Février 2008 -

Flux et reflux

Ce congrès du PCF a atteint des sommets de platitude et de sectarisme. Quand les propos ne fustigeaient pas qui s'interrogeait sur le devenir de l'organisation des communistes, ils se répartissaient entre l'incantation selon laquelle les choix faits par les communistes sont toujours les bons et la proclamation d'un avenir meilleur issu de la persévérance. La chasse systématique à toute velléité d'amélioration du Parti fut particulièrement nette lors du débat des amendements. Le texte final est - si cela est possible - encore plus fermé que la proposition de départ.

Afin de se constituer une majorité contre toute novation le regroupement autour de Marie-George Buffet impliquait l'éviction de ceux qui avaient commis le délit d'évoquer le dépassement du PCF. Pour la première fois depuis 1985 une divergence était proclamée incompatible avec la participation à une direction. Pour compenser le vide ainsi créé, cette recherche de majorité s'est étendue à l'espace occupé par ceux qui refusent toute novation, lesquels n'ont eu de cesse d'en réclamer d'avantage, A. Gérin allant jusqu'à revendiquer 25% de la composition du CN.

L'évènement a été la liste alternative de candidatures au CN regroupant dans leurs diversités celles et ceux qui réclamaient l'ouverture du chantier de l'organisation des communistes. De ne pas faire de leurs différences un obstacle a permis à de multiples voix - y compris des délégués ne s'identifiant aucune des sensibilités sur la liste - d'exprimer le refus de voir le Parti glisser vers ce qu'il y a de plus régressif et sectaire. Il est devenu visible qu'entre régression et avancée, il n'y a guère d'espace.
Cela a permis que d'un congrès ficelé ne sorte pas un message unilatéralement négatif et désespérant mais aussi le sentiment qu'entre ce qui se passe à « l'intérieur » du PC et à « l'extérieur » une dynamique nouvelle est possible.

Pierre Zarka