Mai 2008 -
Fin de partie ?
Le Conseil national du 23 mai a été marqué comme les précédents par un très haut niveau d'absentéisme (110 présents dans la journée, 60 l'après-midi, sur 220 membres), par un lourd malaise ambiant et par l'absence de décision sur le sujet du jour : l'Europe.
Ceux qui pensent que le début de la présidence française de l'Union européenne, le 1er juillet prochain, aurait pu être une bonne occasion de lancer une initiative politique en vue de travailler avec d'autres à un projet pour refonder la construction européenne devront patienter, ou plutôt pourront s'impatienter. En attendant, on oscille entre un discours défensif et une série de propositions thématiques (qui ne mangent pas de pain, mais qui ne forment ni un projet ni une démarche).
En fait, il semble que la perspective des élections au Parlement européen de juin 2009 tétanise pour l'heure le noyau dirigeant, ce qui semble susciter un doute croissant à son égard. Alors que la tenaille entre le PS et la LCR serre de plus en plus, lMarie-Georges Buffet et son entourage, dans leurs interventions, se refusent à proposer un processus de convergence des citoyens et des forces qui veulent un autre avenir. Ainsi la secrétaire générale met la focale, classiquement, dès l'ouverture de la réunion sur la censure du PCF dans les médias, sur un parti victime, alors qu'il fallait proposer de retisser des fils afin d'élaborer ensemble un projet politique à l'échelle européenne et construire.
Certains intervenants ont souligné le besoin que le PCF élabore d'abord son approche, sa vision des enjeux européens AVANT d'envisager de rechercher des partenaires. Sauf que de bonne ou de mauvaise foi, cette proposition revient à tergiverser : ce n'est pas à l'issue du congrès de décembre qu'il sera temps de se lancer dans un travail de fond, qui mérite du temps, de la détermination et de la confiance. En fait, il ne peut y avoir appropriation populaire de la politique, ce qui est en principe le coeur de la stratégie communiste, sans créer des creusets avec tous ceux qui y sont prêts. Sinon, on se contente de rallier des "compagnons de route" et de refaire "Bouge l'Europe" (en moins "bien" car la situation politique a changé !).