Avril 2008 - Au Conseil national du PCF rien de bien nouveau

Le CN du 25 avril 2008 (85 participants, sur environ 220 membres) n'a pas réservé de surprises majeures.

On note :

- un rapport classique de Robert Injey, dont on retiendra la manière dont il traite de l'échec de la gauche de transformation sociale en Italie, en substance : c'est la preuve que vouloir comme certains la création d'une force de transformation sociale conduit irrémédiablement à l'échec. Les plus conservateurs ont soutenu cette thèse et le noyau dirigeant ne s'est pas mouillé ;
- une intervention d'André Chassaigne, concernant l'ANECR (dont il est président), qui marque la possibilité d'un tournant : sur la base du constat qu'environ la moitié des élus recensés par l'association ne sont pas adhérents au PCF, il a évoqué la possibilité d'un changement de statut et de nom, la référence au seul PCF dans l'un et l'expression "communistes et républicains" dans l'autre étant dépassés. A l'inverse de cette intervention, qui nous a paru intéressante, quelques intervenants ont développé une conception proche de l'idée que "nos" élus sont les "élus du parti" ; mais aucun ne s'est formellement opposé aux propositions d'André Chassaigne. Soit dit en passant, il se dit de source "non officielle mais fiable" que les 13 000 élus revendiqués devraient être en fait plutôt entre 7 500 et 9 000 (et il ne s'agit pas d'adhérents, ni de cotisants mais plutôt d'élus recensés comme proches) ;
- l'accent a été mis d'une part sur la riposte à Sarkozy, d'autre part sur les trois débats nationaux organisés fin mai et début juin à Paris, Marseille et Tours, dans le cadre de la préparation du congrès. Ils doivent au total réunir 1 500 personnes. Quelle ambition !
- la tendance Marchand a souligné la nécessité que le congrès tranche clairement les débats engagés, en se prononçant pour la " " " " "novation" " " " " , tandis que d'autres pensent que le principal enjeu du congrès est qu'il décide de ne fermer aucune porte.

Les communistes unitaires du CN sont intervenus :

- sur l'appréciation des résultats électoraux et les enjeux de conception du rôle des élus, du rapport aux institutions, sur la "marque de fabrique" des élus communistes et le rapport au pouvoir ;
- sur les enjeux stratégiques : casser le bipartisme ; pour cela, sortir du tête à tête avec le PS par une stratégie autonome : par la construction en convergence avec les forces et citoyens intéressés d'un nouveau projet et d'un nouveau sujet politique ;
- sur l'échec en Italie, pour l'attribuer d'une part à la sanction du soutien à une coalition gouvernementale menant une politique social-libérale, d'autre part à un bricolage électoral de dernière minute en lieu et place d'une construction politique durable. Nous avons appelé à en tirer les leçons pour nous-mêmes, notamment dans la perspective des européennes et des régionales.

Il n'y a pas eu d'interventions de "fans" de l'union de la gauche.

Enfin, le lancement d'une (grande) campagne de renforcement a été annoncé : y'a du boulot.