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Octobre 2009 :
Aux membres du Parti communiste français
Chacun sait l'importance des prochaines élections régionales. Il faudra battre la droite et contredire son désir de reconquête ; il faudra promouvoir de nouvelles politiques régionales, en rupture avec les logiques de gestion des seuls effets de la crise financière et économique. Pour cela, il faut énoncer dès à présent, en positif, quelles sont les conditions nécessaires pour y parvenir.
Ne tournons pas autour du pot. Voilà quelque temps que se répand, directement ou non, l'idée selon laquelle, pour l'emporter sur la droite, la gauche doit avant tout grignoter des forces du côté du centre. Ce raisonnement est faux, il est dangereux. Si la gauche est affaiblie, c'est parce qu'elle ne parle plus à ceux qui auraient besoin de son engagement et qui pensent qu'ils ne peuvent plus s'appuyer sur elle. Les chômeurs, les jeunes, les catégories populaires, nombre de citoyens ont besoin de participer à une construction qui donne sens à leurs attentes et conforte leur exigence de dignité. Les femmes et les hommes de gauche, attachés aux valeurs de justice et de partage, ont besoin d'être assurés que la gauche ne tournera plus le dos à leurs convictions de toujours. Face à la crise, comme toutes les institutions et tous les territoires, les régions ont besoin de voir se dessiner des ruptures franches dans la manière de décider, de gérer, de transformer.
C'est possible si, à l'occasion du premier tour, des voix bien à gauche se font entendre clairement. Des voix qui diront qu'elles ont pour seul adversaire la droite, que la gauche n'a pas d'avenir si elle confond esprit de responsabilité et soumission aux normes des financiers, qu'il n'y a pas de gestion efficace si la démocratie ne se ressource pas avec l'apport des citoyen(ne)s, et qu'il n'y a pas d'avenir pour une gauche qui ne soit pas franchement à gauche. Si dans chaque région une liste porteuse de cette volonté politique ne s'exprime pas au premier tour, on laisse le champ libre aux listes qui laisseront planer toutes les ambiguïtés sur le champ des rassemblements nécessaires.
La création d'un groupe de travail lors de la réunion du 28 septembre, sur les régionales réunissant la Fédération pour une alternative sociale et écologique, Gauche unitaire, Les Alternatifs, le NPA, le PCF, le PCOF, et le Parti de gauche est un premier pas.
Par delà la diversité des situations, le PCF devrait, au premier tour, promouvoir de manière résolue les possibilités pour le plus grand nombre de citoyens de passage de la colère sociale à l'expression politique. Cela implique un élargissement du Front de gauche à toutes les sensibilités de l'alternative. Manière efficace de mobiliser un électorat, notamment populaire et jeune, peu enclin à le faire spontanément. Manière, du même coup, de prouver, par les urnes, que l'avenir majoritaire de la gauche se situe sur sa gauche, et non sur sa droite. Manière enfin, de prendre acte de l'expérience des dernières années, qui montre que c'est à l'aune de sa capacité à contribuer à ce type de rassemblement que se juge l'intérêt de l'existence du Parti communiste.
C'est pourquoi nous proposons que l'orientation politique suivante devienne celle du PCF au plan national. À cet effet, nous demandons qu'elle soit soumise à la réflexion et au vote de tous les adhérents.
«Le PCF propose aux citoyennes et citoyens, aux forces de la transformation sociale - Parti de Gauche, Fédération, Gauche unitaire, NPA - et à toute force disposée à agir dans ce sens, de conjuguer leurs efforts au premier tour des régionales en vue de constituer des listes largement ouvertes à tous les militants de l'alternative, aux acteurs du mouvement social, aux forces du travail et de la création. Ces listes porteraient un projet régional dynamique, permettant d'approfondir la rupture avec les choix dominants du patronat et de la droite. Au second tour, ces listes fusionneront avec les listes de gauche, sans compromission avec une partie de la droite, pour construire des majorités de gauche dans les 22 régions. Ces listes auront alors l'ambition de prendre toutes leurs responsabilités, y compris exécutives, si les conditions politiques d'une telle participation sont réunies.»
Le 02 octobre 2009
Julien Alapetite - Gilles Alfonsi - Cendrine Berger- Bernard Calabuig -Chantal Delmas - Jean-Pierre Icre - Anne Jollet - Sylvie Larue - David Proult - Philippe Stierlin - Catherine Tricot - Sylvie Tricot